Fondation Louis Vuitton : La Collection Morozov

En matière de couples de frères artistes, on est déjà bien loti : on a les Dardenne et leurs films aux intrigues bien ficelées, on a aussi les Mitterrand, bon, c’est vrai que ce n’est pas vraiment des artistes eux, enfin, si quand même l’un a été plutôt bon orateur et puis l’autre Frédéric à quand même été animateur-producteur de télévision, chroniqueur et écrivain, réalisateur de documentaires et de films, directeur de l’Académie de France à Rome et surtout ministre de la Culture et de la Communication. Il ne lui manque plus que Performeur au 104 et la boucle est bouclée.

Et mes petits préférés, c’est bien sûr les Bogdanov, c’est certain qu’ils sont plus branchés science que tubes de gouache mais ils sont tellement foufous, que j’ai décidé qu’ils sont à part entière des artistes !

Ce n’est pas d’eux dont je vais vous parler cette semaine mais des frères Morozov. Qui expose pour la 1ère fois hors de Russie, leur Collection, soit près de 200 tableaux. On est loin de la collec de Panini de Tonton Roger. Enfin, c’est pas vraiment eux qui ont prêté leur collection à Mister Arnault, bah non, comme Mikhaïl et Ivan sont morts depuis berlurette. Imagine le nombre de pièces qu’ils devaient avoir pour tout exposer chez eux. D’ailleurs, dans l’expo, on y voit des photos de leur appartement, enfin de leurs immeubles. Ces 2 russes ont eu la bonne idée dans les années 1890, à peine âgé de la vingtaine, de commencer à collectionner des tableaux de petits peintres pas connus, comme Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Matisse… une belle machine à fric quelques années plus tard. C’est un peu comme si les Bogdanov avaient sponsorisé l’inventeur du vaccin contre le Covid.

Cette expo, est évidemment un incontournable de la rentrée et constitue la 2ème partie de la grande manifestation Icônes de l’art moderne, en partenariat avec les Musées de l’Ermitage, des Beaux-Arts Pouchkine ainsi que la Galerie nationale Trétiakov à Moscou. 

Je ne peux vous quitter sans vous parler de la décharge émotionnelle provoquée par mon tête à tête avec Vincent (que je ne présente plus, tellement vous connaissez ma dévotion pour lui) dans cette salle, où seul est exposé son tableau ‘La ronde des prisonniers ». C’est l’aîné des frères collectionneurs, Mikhaïl, qui va introduire son travail en Russie en 1901. Huit ans plus tard, Ivan fait à son tour l’acquisition de ce tableau hors du commun et tout à fait méconnu du maître hollandais. C’est n’est d’ailleurs pas une scène vécue, mais plutôt une scène ressentie. Provoquée par la vie de Vincent au moment où il peint ce tableau : à l’asile psychiatrique de Saint-Rémy, où il est dans un état de délabrement psychique poussé.

Si vous voulez un autre shoot émotionnel, je vous conseille l’œuvre de Bianca Bondi qui transforme la Galerie 8 en un paysage artificiel à partir d’éléments naturels. Une expérience multisensorielle irréelle avec d’énormes alvéoles contenant des solutions salines pigmentées, des îlots de végétations, le tout protégé par une branche recouverte de lianes.

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